Par jpoggio - 01-04-2012 17:46:18 - 4 commentaires
D'habitude, j'aime bien être bénévole sur une course. Ca a plein de bons côtés, c’est utile, on a un joli gilet haute visibilité et même un brassard, et puis aussi une radio qui crachote et bipe et dans laquelle on a même le droit de dire des âneries de temps en temps, et le tout donne l’impression d’être quelqu’un de sérieux, permet de fendre la foule la tête haute et le regard farouche. Presque d’autorité. D’anonyme poireau du ventre mou du peloton, on se trouve en lisière du quart d’heure de célébrité.
Et en plus, c’est utile, alors qu’anonyme poireau du ventre mou du peloton, c’est juste anonyme poireau du ventre mou du peloton.
Parce que, sans bénévoles, pas de course.
Il en faut toujours, des bénévoles, pour se faire engueuler par les VTTistes dont le parcours est encombré par le peloton, pour se faire engueuler par les joggeurs non participants (alors que si ça se trouvent, ils seraient même pas poireaux dans le ventre mou du peloton, les minables) alors qu’on tente de se déplacer sur un VTT déséquilibré par les brassées de rubalise qu’on vient de décrocher. Je passe sur les automobilistes qui ne peuvent parcourir au volant de leur Bentley Crossfire les cinq cent mètres jusqu’à la boulangerie.
D’accord, on a la forêt à soi, bien avant l’aube, installer la rubalise en prenant garde aux jeunes pousses que du printemps que l’on a, sinon le temps d’observer, du moins l’obligation de voir, l’orient qui s’éclaircit peu à peu, la flamboyance de l’aube, les chevreuils mal éveillés qui s’en vont au petit trot, tout ça pour soi tout seul, et l’anonyme poireau du ventre mou du peloton est le roi du monde.
Mais quand on est bénévole, la loi de la Tartine Beurrée se requalifie en attraction ontologique de tout corps évoluant en liberté dans le champs gravitationnel terrestre pour les végétaux urticants. Autrement dit, tout ce qui tombe (couteau, rubalise, mouchoir) tombe dans un bouquet d’orties.
Bref, d’habitude, j’aime bien être bénévole, mais là, aujourd’hui, c’était bien une putain de galère chiante que j’aurais du rester soigner mon rhume au fonds de mon lit à la place.
(37.5 km, 680 mD+)
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4 commentaires
Commentaire de BENIBENI posté le 01-04-2012 à 17:50:50
Tous des cons d't'façon et puis merde tout est con tien !
Commentaire de jpoggio posté le 01-04-2012 à 18:27:49
Ouais.
La vie, ça craint, et à la fin tu meurs, alors...
(N'empêche, putain, une Bentley Crossfire pour aller chercher le pain...)
Commentaire de fulgurex posté le 02-04-2012 à 13:02:46
parce que tu as vraiment cru que cet article là: http://www.kikourou.net/boutique/article.php?idarticle=31, c'était pour le froid matinal? Hé bien non! c'est aussi pour les orties. Sont pas gentils "les amis de kikourou"?
Commentaire de jpoggio posté le 02-04-2012 à 20:17:57
Nan, c'est entre les doigts que les orties attaquent. Et je me permets de constater qu'il n'y a pas de gants dans la boutique Kikourou. Le sort s'acharne contre moi.
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