Ami(e) internaute, si tu consultes régulièrement ce blog, tu as peut-être en tête la chute du premier (et à ce jour unique) billet de 2025, empruntée à Dylan Thomas : "Do not go gentle into that good night".

Ben voilà : j'avoue avoir été un peu limite, parfois dans le dur, mais après quasiment 10 ans d'abstinence, j'ai rechuté et pris le départ d'un trail en tant que concurrent. Et jusqu'à l'arrivée aussi, hein. 

C'était dimanche au Maratrail des Passerelles du Monteynard et c'était  bien. 

"Old age should burn and rave at close of day"

C'est pas comme si j'avais vraiment quelque chose à dire, c'est juste pour être certain d'avoir au moins un billet sur ce blog en 2025. 

Check. 

Un peu comme les programmeurs Fortran expérimentés qui placent un éléphant au Cap pour être surs que leur algorithme converge (blague à destination des vieux codeurs).

Ah oui, j'oubliais, une bonne année à tous.

"Do not go gentle into that good night" 

2024 s'approche furieusement de toucher à sa fin et je n'ai rien publié sur ce blog. 

Il faut dire que je n'ai rien de trépidant à partager, traînant ma mélanco de vélo en boulot en dodo. 
(on n'a pas de métro dans les territoires). 

Mais bon, je ne pouvais décemment pas laisser un trou cette année, alors voilà : j'y suis allé de mon "Calendrier de l'Avent Course", mais comme je connais mes limites, j'ai commencé samedi, pour un bloc pré nowelle, 45.1 km en tout. 

Certes en 2020, à fond dans la prépa d'une édition du Cape Wrath Ultra victime de l'épidémie qu'on sait, je pouvais claquer les 45 bornes en une journée, mais après une année assidue pendant laquelle j'ai du me mettre plus d'un coup de pied au cul, j'ai l'impression de revenir du royaume des morts pour la course à pied. 

Alors, bon, youpi donc.

Pas de doute, j'ai bien repris le boulot la semaine dernière après quelques jours dans les Cévennes, la preuve par le rapport hebdomadaire de la maison Garmin : 

Tout va bien.

Après trois semaines et demie de retour à la vie en Provence au mois de Juillet, je craque un peu...

Alors, quand je croise cette (relativement) vieille vidéo d'Erik Nordmark, dans laquelle (alerte divulgâchage) il boit un café sous la pluie, comment dire...

Non mais c\'est vrai, quoi, le bruit de la pluie sur une toile de tente...

* gros soupir *

- alors, ça fait comment, d'être une Légende ?

- ah, mais locale, hein.

- oui, mais quand même ?!

- ce qui me fait plaisir, c'est 5 km en moins de 30 mn. Ca ne m'était plus arrivé depuis, pfouuuuu...2016 ?

- non, mais "légende", quoi ?!

- ta gueule, l'ego.

Bon, j'ai quand même récolté deux "kudos". It's not much, but it's honnest work.

Je commence donc à prendre mes quartiers buccorhodanniens. Poussé par le désir de bien faire, j'ai entrepris de reprendre à zéro mon entraînement de coureur (ce qui est déjà un saut quantitatif, il était dans le négatif depuis bien longtemps), profitant d'une ipsométrie favorable (entendre : Istres ouest, c'est la lisière de la Crau, c'est plat comme l'encéphalogramme d'un électeur de Zemmour).

Ce matin, donc, seconde sortie en mode "Course" dans le quartier, sur une boucle identifiée dans Strava (le bon vieux concours de quéquettes demeure un indépassable outil de motivation).

Et dès cette seconde sortie, me voici dans le top 10 de la "Boucle du Boucasson".

Ce n'est qu'un début, et "Olivier C" devrait prendre garde car bientôt, je serai une (local) légende.

Les Fausses Reposes s'estompent doucement, chaque incursion décompte un nombre indéfini mais en constante réduction d'incursions à faire dans ce vestige des grands domaines structures par les chasses des familles royales de l'ouest parisien et de leurs obligés. 

Ce coin de forêt me tient à coeur, à force d'en sillonner les allées dans tous les sens, spaghetti brillant sur les "cartes de chaleur" des applis de suivi : quinze, vingt mille kilomètres à zébrer les 616 Ha depuis un quart de siècle, à tisser un petit réseau hétéroclite de connaissances, ces deux bavardes qui s'y promènent à cheval le mercredi matin, ce retraité qui fait ses pompes au carrefour du Mont Alet sous l'oeil attentif de son chien, ce grand échalas qui y joue de l'harmonica, cette dame qui promène sa troupe hétéroclite de chiens fatigués, le vieux chêne près de la digue de l'Etang Vieux que j'appelle "mon copain", la petite troupe de chevreuils, les pics, les écureuils territoriaux en diable, le chat-huant en haut de la côte de la Brise qui les soirs d'hiver fait pousser à fond la luminosité de la frontale parce que, hum...

Et puis, ce calme, le dimanche soir ou pendant un match de coupe du monde, quand le bruit de fond de la circulation s'atténue, dans la lumière du couchant, oasis de silence inespérée, ces instants d'ataraxie inestimables...